Interview La Fourmi

Pouvez-vous vous présenter et nous parler un petit peu de votre épicerie ?

Je m’appelle Raphael, j’ai 24 ans et je travaille à La Fourmi depuis avril 2021.

Nous sommes une épicerie qui lutte contre le gaspillage alimentaire via du déstockage, des produits en dates courtes et des produits en dates passées, le tout à des prix abordables. Afin de pouvoir rendre cela possible, nous proposons aussi des essentiels qui nous viennent de fournisseurs plus classiques. Ici, nous sommes à Guillotière, mais nous avons aussi deux autres boutiques à Hôtel de Ville et à Valmy.

Quels produits peut-on trouver à La Fourmi ?

Tout d’abord, nous vendons des produits d’épiceries basiques qu’ils soient sucrés ou salés ainsi que des produits d’hygiène et d’entretien. Pour la clientèle amatrice d’alcool, nous avons une grande sélection de bières à petit prix, mais nous sommes aussi réputés pour avoir les flasques de Poliakov les moins chères du quartier ! Pour ceux qui ne sont pas très alcool, pas de panique, nous proposons aussi toute sorte de boisson non alcoolisée à des prix tout autant accessibles.

Petite particularité : depuis peu, nous proposons des insectes comestibles ! Cocasse quand on s’appelle La Fourmi… 

Pour finir, la fourmi propose aussi des produits fumeurs. 

Vos clients principaux ?

Nos clients viennent essentiellement du quartier que ce soit pour nous ou pour les deux autres épiceries. En termes d’âge, c’est plutôt varié ! À vrai dire, ça dépend surtout des moments de la journée. Par exemple, en fin de matinée, nous avons plutôt des personnes âgées qui viennent prendre le temps de regarder un petit peu les produits. Entre midi et deux, les gens viennent souvent chercher à manger pour leur déjeuner, puis en fin d’après-midi, ce sont les personnes qui sortent de leur travail qui viennent fréquemment faire quelques courses.

La diversité de nos produits avec les produits fumeurs, le grand rayon de boisson, ou encore les insectes comestibles, permet aussi de nous amener une clientèle très variée.

Une évolution autour de l’alimentation écoresponsable que vous voudriez voir en 2022 ?

L’évolution que j’aimerais voir est plutôt économique. Malheureusement, je pense que les gens s’appauvrissent de plus en plus. Bien souvent, l’alimentaire est une partie du budget que les gens vont essayer de diminuer en premier, bien que l’alimentation soit un aspect très important du quotidien. Pour moi, c’est quelque chose qui ne devrait pas arriver et c’est aussi pour ça que je travaille à La Fourmi.

En termes d’écologie, je pense que de plus en plus de monde est au courant du gaspillage alimentaire, ce n’est plus quelque chose où l’on peut dire “je ne savais pas”. Maintenant, il s’agit simplement de savoir si l’on veut s’en préoccuper ou pas.

Qu’est-ce qui, selon vous, fait que la majorité des gens, continuent d’aller en grande surface plutôt que privilégier les petits commerces ?

À mon avis, cela dépend vraiment du mode de vie et du niveau d’accessibilité aux commerces des différentes personnes. Ici, nous avons vraiment cette idée de commerce de proximité, certains passent ici tous les jours que ce soit à vélo, à pied ou encore en bus. D’autres sont complètement excentrés et auront plus facilement accès à des grandes surfaces.

Il y a aussi une question de praticité, il est plus facile de prendre sa voiture et de faire un gros plein de courses en supermarché, qu’ici en pleine ville dans un commerce plus petit. Souvent, les gens viennent acheter quelques produits, car ils en ont besoin dans l’immédiat ou pour les prochains jours. Certains sont aussi attachés à leurs produits, leurs marques et sont peut-être un peu moins ouverts à essayer des produits qu’ils n’ont pas l’habitude de consommer. Finalement, c’est juste une question d’habitude !

Que pourrait-on leur dire pour les pousser à changer cette habitude ?

Dans un premier temps, se rendre dans un commerce de proximité permet d’encourager les bonnes initiatives pour que l’effort perdure et que les situations continuent d’évoluer par la suite. Ensuite, il faut savoir où va son argent. Dans un commerce comme le nôtre, il n’y a pas énormément d’intermédiaires, tout est basé à Lyon. Dans les grandes enseignes, les intermédiaires se multiplient, et l’anti-gaspillage n’est clairement pas une valeur mise en avant, c’est d’ailleurs bien souvent le contraire.

Finalement, l’objectif est tout simplement de revenir à une consommation plus responsable, locale, et surtout consciente.

L’autre point très apprécié dans les épiceries comme la nôtre, c’est l’ambiance conviviale qui y règne. Nous sommes là pour répondre à vos questions, vous conseiller, ou même vous aider si besoin.